Flashback de la journée du 1er août 2025

Hier, les voix des femmes ont résonné à la Cathédrale et à la chapelle Saint-Quenin. Deux ensembles féminins, Les Météores et le Chœur des femmes, nous ont livré des performances à la fois intimistes et puissantes, révélant la richesse et la profondeur d’un répertoire à voix égales souvent méconnu. Leurs chants, aussi doux que des murmures et vifs comme des éclairs, ont habité ces lieux chargés d’histoire, révélant toute la richesse des voix de femmes.

Mais les hommes ne sont pas en reste, loin de là. Après la performance remarquée et remarquable des Mécanos au Théâtre Antique, il est essentiel de souligner la présence et la force des chœurs d’hommes et des voix d’hommes en général. Les hommes sont présents lors de cette édition, 1 homme pour 2 femmes tout de même parmi nos choralistes et leur contribution est indispensable. Leurs voix et leur énergie, comme les fondations d’un édifice, donnent une assise unique et un équilibre à l’ensemble du chant choral. Ils sont l’ancre qui soutient et sublime les harmonies.

Ces concerts, qu’ils soient portés par des voix féminines ou masculines, sont la preuve vivante que la richesse du chant choral réside dans sa diversité et sa complémentarité. Ils rappellent que chaque voix, peu importe sa hauteur ou sa puissance, est une pièce essentielle de cette grande symphonie humaine.

Clotilde Jenoudet, Relation Presse du Festival Les Choralies

Chanter à Saint-Quenin

 

Pourquoi chanter dans la chapelle Saint-Quenin ? En hommage aux anciens habitants de Vasio dont la nécropole se trouvait à cet endroit ? Comme dans toutes les villes romaines, avant d’accéder au cœur battant de la cité, le visiteur traversait tombes et mausolées pour bien comprendre que rien ne se bâtit en un jour. Avant de découvrir théâtre, nymphées et riches villas, il fallait d’abord rendre hommage aux ancêtres. Vendredi 1er juillet, l’ensemble Chœur à cœur s’est adressé à Ceux qui rêvent (de Pomme) dans les murs de cette chapelle, comme une ôde à ces esprits anciens qui furent si proches des vivants dans les temps antiques.

Chanter à la chapelle Saint-Quenin, c’est aussi se placer sous son saint patron, ce fameux Quenin ou Quinide. Une sorte de vedette à son époque. Après une vie consacrée à la contemplation, ce notable chrétien des premiers temps mérovingiens hérita de la charge épiscopale de Vaison vers 556, charge qu’il conserva pendant vingt ans. Il dut avoir une vie exemplaire et être crédité de quelques miracles pour être canonisé peu de temps après sa mort et devenir le saint patron de Vaison. Attention, ne cherchez pas ses reliques dans la petite chapelle qui lui est dédiée, elles sont à la cathédrale où le prélat repose pour l’éternité. Il n’est pas sûr que Le Chœur des femmes, ce vendredi 1er août, ait pensé à cet illustre vaisonnais en entonnant son Ave Maria Stella ou un Jubilate Deo entre les murs de cette chapelle, mais est-ce si grave ? Ces choristes étaient dans le ton.

La chapelle Saint-Quenin invite au recueillement, à l’écoute, à la méditation, que ce soit par la sobriété de sa nef, l’élégance de son chœur orné de pilastres et de frises, l’originalité de son chevet en triangle. Attestée dès le XIIe siècle, cette chapelle possède des éléments probablement plus anciens, elle est un pont entre premiers chrétiens, Moyen Age et temps présent. Elle ne cesse de vivre lors des Choralies par le chant de ses hôtes, continuité historique dont la musique est le trait d’union.

 

Pierre-Jean Souriac